Le premier appel aux niortais eu lieu fin octobre lors
d'un forum sur la future place de la Brèche. Cependant ils ne s'agissaient pas
pour les participants ( environ 200 niortais ) de remettre en cause ce projet,
déjà bien ficelé, mais plutôt de contribuer à son amélioration.
Mais cela n'empêche pas Jean-Marc Boizard, président de
l'association des riverains, de critiquer le projet. Selon lui, on remarque une
trop grande différence de traitement entre le cinéma ( 6 millions d'euros ) et
l'espace des transports en commun ( 800 000 euros ) : « La cité de
l'assurance n'a pas besoin d'argent public ! Vous voulez brader la
Brèche. » A ceci le maire de Niort, Alain Baudin rétorque que le
multiplexe fera venir des gens et ainsi contribuer à la survie du centre-ville,
et qu'il ne faut pas refaire le débat sinon on recule.
Apparemment
, ni les critiques riveraines ni les gauloiseries du moment n'ont de prise sur
la détermination du maire : « Je ne veux pas que la place de la
Brèche devienne un jardin public, mais un véritable lieu de vie, martèle Alain
Baudin. Selon lui la Brèche n'est pas seulement la plus grande place de Niort,
c'est également un site emblématique, historique. Donc pas question d'en faire
un sanctuaire, il faut que cette place vive comme elle vivait autrefois.
Pour ces
détracteurs, le maire niortais en fait un peu beaucoup : « Il
faudrait quand même garder les pieds sur terre ( ... ), que des projets
existent et se concrétisent, c'est une bonne chose, mais encore faut-il rester
à l'échelle de notre ville. »
Cependant,
les opposants au projet ne s'arrêtent pas là, car un recours a été déposé l'an
dernier pour savoir si la procédure suivie pour choisir l'architecte était
légale ou non. Il conteste la légalité de la procédure employée lors d'une
délibération votée le 20 juin 2003 par le conseil municipal de Niort qui
désignait la maîtrise d'ouvre pour la future place. Le maire agacé de ces
« manouvres politiciennes » réplique sereinement : « Nous
avons des opposants plus prompt à saisir les tribunaux qu'à faire des
propositions concrètes pour la ville. » La justice doit maintenant
trancher ... et en faveur de l'opposition car le tribunal administratif de
Poitiers a annulé la délibération du juin 2003. Donc les opposants affirment
que le dossier avance sans fondement légale.
Le projet
se prend les pied dans le tapis de la justice au moment même où un collectif
exige un référendum. En effet l'opposition à lancé une campagne pour recueillir
8 000 signatures et forcer la main à la municipalité. Mais Alain Baudin n'en démord
pas et refuse catégoriquement ce référendum. Selon lui on ne doit pas mettre en
tord les décisions prises par la majorité.
Mais le
préfet dispose d'un délai de deux mois
à partir du 18 novembre 2004. D'ici là il aura obtenu les éclaircissements du
juge dont il estime avoir besoin. En attendant le flou juridique persiste et le
débat aussi.
|